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Si le printemps est en retard, les fruits et légumes de saison aussi. Du coup, la production risque d’arriver d’un seul coup sur le marché. Le froid ralentit le développement des productions de saison et fait craindre aux agriculteurs des pics de production lorsque le printemps aura repris ses droits. Dans le Nord, les semis sont en retard dans les champs sur les poireaux, carottes, oignons, salades, détaille Anne-Cécile Delavallade, chargée de mission économie à l’interprofession des fruits et légumes frais (Interfel). Pour le consommateur, « les conséquences sur les prix sont variables selon les produits » : les poireaux se vendent plus chers tandis que la carotte se maintient sur des prix « faibles » car les Belges avaient gardé des carottes en frigos et les Landes sont moins touchées par le froid. Sur les produits de saison, l’asperge a « au minimum 10 à 15 jours de retard », explique Pierre Geist, à la Chambre d’agriculture du Bas-Rhin. « On vient juste de terminer le butage », opération qui consiste à recouvrir le plant de terre pour que l’asperge continue de se développer en sous-sol, « mais il faudrait que les températures remontent un peu : on a en ce moment du -3°C le matin avec du vent du nord ». Ni les rendements ni la qualité ne devraient être affectés, mais le problème est que « toutes les régions productrices vont livrer leurs asperges en même temps dès que les températures vont augmenter », ajoutet- il craignant « un télescopage avec des pics de production ». Pour l’heure, le marché est alimenté par quelques asperges du sud-est. Dans les Landes, grosse région productrice, elles sont aussi en retard avec un mercure anormalement bas et un excès de pluie. L’incertitude prévaut donc pour l’instant. Même si chez Interfel, on relativise : ce n’est pas plus mal si les produits printaniers arrivent un plus tard car pour l’instant, le consommateur manque à l’appel, le froid pesant sur les habitudes alimentaires. Jean-Luc (Source RL) |