mercredi, le 11 MARS 2009Lettre d'informations n°20 - CLI.M.A. 57-67-68
Nouveautés et informations sur l'association CLI.M.A. 57-67-68,
météo, climato et photo en Alsace-Moselle.
1] Le bilan du mois de février
2] Les photos du mois
L'hiver se prolonge en ce mois de février, il fait un froid de canard ce matin ! Mais où sont les bottes fourrées des moutons ? Le train file malgré la tempête de neige, le trafic bloqué sur le canal de la Marne au Rhin, une lune bien ronde ce matin et pour finir un peu de douceur avec un ciel rose en cette fin de journée.
Très en forme le Président de notre association, ses appareils ont chauffés durant ce mois!
Pour le jury, Jean-luc
Wimmenau Parc Vosges du Nord, le 14.02.09 à 9h20 par Beck Jean.jpg
Waldhambach, le 14.02.09 à 17h30 par Deichel Alain.jpg
Wimmenau Parc Vosges du Nord, le 16.02.09 à 8h00 par Beck Jean.jpg
Hochfelden (canal de la Marne au Rhin) le 19.02.09 à 17h40 par Beck Jean.jpg
Wimmenau Parc Vosges du Nord, le 12.02.09 à 8h10 par Beck Jean.jpg
Wimmenau Parc Vosges du Nord, le 14.02.09 à 17h40 par Beck Jean.jpg
3] Et si on parlait un peu du givre ?
4] Quelques réflexions à propos du printemps
5] Les giboulées
Les giboulées
Qui ne connaît pas les giboulées du mois de mars qui nous font passer en quelques instants du printemps à l'hiver ? Cette année le mois de mars nous a fait la surprise de nous fabriquer quelques beaux specimens ! C'est que les giboulées sont l'un des signes les plus évocateurs du changement de saison, à l'arrivée du printemps ! Mais ces phénomènes parfois spectaculaires peuvent encore se produire courant mai, même si cela reste exceptionnel !
Les giboulées sont en général de courtes averses qui naissent sous des rafales de vent avec un cortège de pluie, grêle, grésil, neige roulée ou neige fondante qui tombent la plupart du temps de manière modérée à forte, voire très forte ! Au cours de ces giboulées vous avez souvent relevé dans vos stations une chute importante de la températures, qui a un effet parfois violent quand le vent accentue la sensation de froid. La plupart du temps les éclaircies réapparaissent rapidement derrière les giboulées et font remonter les températures de manière tout aussi spectaculaire, faisant fondre en un temps record les accumulations de neige ou de glace qui ont pu se déposer, parfois même en couche de quelques centimètres. La luminosité devient alors intense !
Ces giboulées, mais comment se forment-elles ? En fait elles proviennent de l'instabilité de l'atmosphère porvoquée par des différences de températures importantes entre les basses couches, qui se réchauffent déjà très vite au soleil dès le mois de mars, et les couches plus élevées où circulent encore des masses d'air glaciales. Plus l'écart des température est élevée, plus vite se forment d'imposants courants ascentionnels qui forment des nuages très instables, se gonflant comme des baudruches. L'humidité transportée vers les hauteurs se condense et le phénomène de congélation de la vapeur d'eau se produit dans l'air glacé.
Le phénomène des giboulées se produit souvent dans un ciel de traîne après le passage d'un front froid; l'air froid d'altitude qui s'engouffre derrière de l'air plus doux se trouve en contact avec les ascendances douces et humides provenant des basses couches réchauffées. Plus la traîne est active, plus les giboulées seront fréquentes et fortes. Ces giboulées se forment le plus souvent au cours de la journée, car l'action des rayons déjà chauds du soleil est un des facteurs d'accélération du phénomène; les après-midis sont souvent les plus agités et les giboulées perdent de leur puissance dès le déclin du soleil en soirée.
Bien entendu les giboulées ne peuvent se former que dans les nuages dus aux courants ascendants comme les cumulus congestus ou, en plus gros, les cumulonimbus, ceux qui donnent les orages de l'été. Le ciel a donc souvent un aspect déchiqueté avec de nombreux cumulus, plus ou moins volumineux, qui se déplacent à différents étages dans un ciel chaotique tout en changeant de forme et de couleur en fonction de leur épaisseur, de l'éclairage solaire ou du jeu d'ombre qui se dessine entre les nuages. Le ciel est de toute façon très changeant ! Les giboulées peuvent se produire tout à fait brutalement et ne sévir que de brefs moments avant le retour des rayons de soleil qui nous paraissent alors encore plus chauds et plus agréables après le raffraichissement ressenti sous les précipitations et les bourrasques qui accompagnent généralement les giboulées.
Quand les courants ascendants sont forts, parfois violents, le phénomène de congélation de l'eau s'accélère et permet la formation de véritables grains de glace, appelés grêle; les plus gros grains deviennent des grêlons (voir chapître sur ce phénomène). Quand la température baisse au sol jusqu'à avoisiner les 0°, la neige peut aussi remplacer la pluie, ce qui arrive souvent en montagne, et alors, on peut se retrouver en quelques instants dans une ambiance totalement hivernale.
Les giboulées sont donc des phénomènes de l'inter-saison qui se manifestent le plus généralement de mars à avril, mais épisodiquement elles peuvent être générées de février jusqu'à la fin mai. On note que la ville de Brest à la particularité d'être sujette aux giboulées durant tout l'hiver de par sa situation profondément enfoncée dans l'océan atlantique : ainsi, l'air froid du continent se retrouve en contact avec l'air océanique plus doux, ce qui crée également une forte instabilité pouvant donner des giboulées hivernales, par effet inverse. Ce sont les zones situées en bordure des mers et des océans qui sont de toute façon les plus exposées aux giboulées avec une fréquence plus importante pour le NO de la France. Aux abords des massifs montagneux ces phénomènes sont également plus fréquents car la montagne favorise les courants ascendants : le Massif Central est souvent en première ligne. En revanche, ce sont les régions du Bassin Méditerranéen qui sont les moins concernées.
Jean Beck