vendredi, le 10 OCTOBRE 2008Lettre d'informations n°15 - CLI.M.A. 57-67-68
Nouveautés et informations sur l'association CLI.M.A. 57-67-68,
météo, climato et photo en Alsace-Moselle.
1] Le bilan du mois de septembre
2] Synthèse de l'atelier/formation photo du samedi 13 septembre 2008
Synthèse de l'atelier/formation photo du samedi 13 septembre 2008
La photographie de notre milieu naturel est principalement motivée par la volonté d'immortaliser un paysage, un phénomène, éphémère ou durable, afin de partager l'émotion qu'il a suscité au moment de la prise de vue.
Ce passage du monde réel en trois dimensions, où nos sens capturent la richesse des manifestations visuelles, auditives, voire olfactives d'un lieu donné, à un cliché photographique en deux dimensions, isolé de tout contexte, risque de dénaturer le plaisir que le photographe souhaitait transmettre aux spectateurs de son œuvre.
La photographie est un véritable art, pour lequel certains ont des dons incontestés. Nous allons nous contenter de découvrir ou redéfinir quelques principes et techniques. Leur application permettra à tous de progresser et d'acquérir des réflexes qui sont les clés de la réussite d'un beau cliché.
Le cadrage est le premier élément-clé de la réussite d'un cliché. Il ne suffit pas que l'objet de la photographie soit présent dans le cadre, son positionnement a également un effet capital dont on n'a pas toujours conscience.
L'œil humain dispose en effet d'une sensibilité particulière, et les proportions de l'objet qu'il voit contribue au sentiment d'harmonie qu'il suscite. Diverses théories ont mis en évidence que les proportions proches des quatre tiers (quatre unités en largeur, trois en hauteur) étaient les plus confortables à la vue de l'œil. Dans cet espace, on peut également définir des points d'intérêts, correspondant aux points d'intersection des zones obtenues par division par trois selon la largeur et la hauteur, comme illustré ci-dessous :
Ces points correspondent aux lieux où il devrait y avoir de préférence des points d'intérêt sur l'image capturée (un objet, une perspective…).
Lorsqu'une photographie présente la ligne d'horizon, ce qui est en général conseillé, celui-ci devrait se situer au niveau du premier tiers inférieur de la photographie.
Il est par ailleurs déconseillé de se placer en un lieu où l'ensemble des différents plans semblent parallèles pour l'observateur (rangée de fleurs, secondée par des rangs de vignes, puis plus au loin une forêt). Le parallélisme qui peut en être issu donnera une impression de monotonie. Il faut tenter au maximum de mettre en perspective l'environnement, en recherchant les lignes diagonales, des points de fuite vers le ciel.
De même, lorsqu'une composition doit représenter plusieurs sujets, il faut éviter de les inscrire sur un même plan, ils seraient alors placés en concurrence.
Se déplacer de quelques dizaines voire centaines de mètres apporte très souvent un bénéfice important à la prise de vue produite.
Afin de ne pas dissiper le spectateur, il faut à tout prix éviter de couper un objet sur le bord de la photographie. Comment en effet retransmettre toute la beauté rougeoyante d'un coucher de soleil sur les toits d'un paisible village, si sur la droite du cadrage figure un morceau d'antenne qui, aussi petit soit-il, va forcément attirer le regard? Lorsque l'obstacle est inévitable, un recadrage au moyen d'un logiciel de retouche photographique permet la plupart du temps de corriger le tir. Il est toujours conseillé de travailler au moyen de calques sur ordinateur, afin de ne pas altérer l'original. Par ailleurs, lorsqu'un cliché trop volumineux doit être redimensionné, il faut réaliser le redimensionnement en plusieurs étapes afin de ne pas trop en altérer la qualité (crénelage des contours).
Lorsque l'on s'intéresse plus spécifiquement à la photographie de paysages, l'utilisation d'un grand-angle est déconseillé. Les photos panoramiques sont plus adaptées si le souhait est d'obtenir une vue large. Les grands-angles ont en effet le défaut d'accentuer l'éloignement de l'objet photographié, et il perd ainsi de son intérêt.
Un autre défaut récurrent des Appareils Photographiques Numériques est leur incapacité à régler correctement le contraste. Le ciel et la terre sont en effet de luminosités très différentes, et les réglages automatiques ne permettent souvent pas d'obtenir un résultat satisfaisant.
Le meilleur réglage, si l’appareil photo permet cette option comme c’est le cas pour beaucoup d’APN, est le "mode spot" qui permet de choisir l’éclairage souhaité en cliquant légèrement sur le déclencheur avant le déclenchement final ; ainsi, le seul point choisi par le photographe sera celui qui pourra le mieux éviter les surexpositions par exemple ; il faut faire attention, pour ne pas dénaturer les couleurs réelles, de choisir un point « spot » si possible sur un gris clair plutôt que sur un blanc trop franc qui risquerait de sous-exposer la photo ; de même, il faut éviter de choisir le point spot sur une couleur trop crue, par exemple lors d’un coucher de soleil.
Le comité de CLI.M.A. 57-67-68 a souhaité choisir, chaque mois, une photographie, élue par les soins d'un jury, afin de la désigner comme étant la "photo du mois" dans la newsletter mensuelle. L'ensemble des techniques exposées plus haut permettent de définir une liste de critères qui peuvent servir à évaluer objectivement une photographie. Nous pouvons déjà dégager trois grands critères : le sujet, la technique, et le cadrage.
Le sujet doit pouvoir être défini d'un commun accord. Notre rubrique de photographies est destinée à recueillir les photographies du ciel, de phénomènes météo, souvent en association avec le paysage d'Alsace-Moselle. Ces thèmes constitueront donc la condition de base pour qu'un cliché soit sélectionné. Si le temps du mois est caractérisé par une tendance dominante, une photographie portant sur ce thème aura l'avantage.
La technique employée pour prendre un cliché peut être définie en trois principaux critères : Tout d'abord l'exposition. La répartition des lumières est en effet fondamentale pour qu'un cliché soit réussi. Le second critère retenu est la netteté et la profondeur du champ. L'objet principal de la photographie doit posséder des contours bien tracés. Enfin, l'équilibre des couleurs est le troisième critère pris en compte. La saturation peut éventuellement être ajustée par un logiciel de retouche photographique, mais doit servir à corriger les défauts de réglages et se rapprocher de ce qui a été observé dans la réalité.
En dernier lieu, le cadrage est un élément qui sera pris en compte pour la sélection des photographies. Se dégagent deux critères : tout d'abord, la perspective rendue par le cliché, la mise en relief et la profondeur seront déterminants. Enfin, un dernier critère, plus subjectif, sera la capacité du cliché à recréer l'émotion.
L'ensemble des photographies seront au fil du mois évaluées indépendamment par les trois membres du jury. A la fin du mois, ils compareront leurs classements afin de sélectionner la photographie du mois, qui sera publiée dans la newsletter quinze jours plus tard.
3] Photos du mois
Les plus belles photos du mois de septembre voté par le Jury composé de Jules Beck, Yves Drouin et Jean-Luc Feltmann .
Waldhambach (Soleil inattendu) 06.09.08 à 20h10 de Deichel.
Duppigheim (?) 08.09.08 à 15h20 par René du 67
Wimmenau (Belle Envolée) 02.09.08 à 19h30 par Jean-Sébastien Beck.
4] La Climatologie
Le temps au premier tiers du XIVe siècle
Jusqu'en 1312 : les années sèches
L'an 1300 est typique de cette période car il est particulièrement peu arrosée : cela profite aux vendanges qui sont très bonnes, mais cela contribue aussi à faire durer la surproduction de vin et la chute notable des prix ce noble breuvage.
L'été 1302 est très chaud et, subitement, à partir du 4 août, de violents orages accompagnés de fortes pluies s'abattent sur un sol durci par la sècheresse ; des crues brutales ont lieu, causant de gros dégâts aux récoltes. Des phénomènes étranges se produisent, comme la pluie de salamandres qui tombe sur Colmar, ce qui fait une forte impression sur les habitants peu habitués à ce genre de précipitations, et cela prend même une dimension empreinte de superstitions. Ce phénomène unique en Alsace, à notre connaissance, fut rendu possible par de violents vents ascendants qui ont aspirés ces petites bêtes vivant dans un étang, peut-être à des centaines de km de Colmar.
L'Ill est également en crue et inonde les rues de Strasbourg où l'on put s'amuser à attraper les carpes piégées dans les cours ou les caves; dans le Ried, des villages sont entièrement dévastés, d'autres coupés du monde pendant quelques jours.
Comme la plus grande partie des récoltes est détruite, une situation de famine s'installe rapidement dans la région une fois les stocks épuisés et cela va durer 2 longues années.
De plus, décembre 1302 est déjà froid et c'est à partir du 26 décembre que le froid s'intensifie pour durer jusqu'au 6 janvier 1303 avec des températures très basses ; les rivières sont gelées.
Fort heureusement l'année 1303 ne connaît plus de pluies diluviennes; bien au contraire, un anticyclone de blocage s'installe sur la Scandinavie du printemps à l'automne, maintenant ainsi du très beau temps sur notre région; le temps devient très sec, trop sec même puisque les cours d'eau tarissent, le Rhin, lui-même, n'est plus qu'un filet d'eau dans un immense lit de gravier et de vase que l'on peut se risquer à traverser à pied. Les vendanges sont précoces car le raisin est mûr dès le 19 août mais les récoltes brûlées par le soleil sont maigres et la famine persiste. De plus, l'épidémie de peste, encore limitée à quelques localités, va se prolonger et même s'étendre jusqu'en 1318.
L'été 1304 connaît des périodes de fortes pluies qui provoquent une véritable catastrophe dans la vallée de Guebwiller : en effet, les eaux du lac du Ballon grossies démesurément par la pluie finissent par déborder et dévalent vers la plaine en arrachant tout sur leur passage.
Si l'année 1305 semble plutôt calme, l'hiver fait une entrée fracassante le 15 décembre avec un froid très vif. Cette vague de froid ne prendra fin que le 25 janvier 1306, puis, après un redoux de 3 semaines, le froid revient en force le 15 février jusqu'à la fin mars : le Rhin et les rivières sont de nouveau pris par les glaces, les semences sont endommagées et la pénurie s'installe de nouveau, surtout en Alsace.
Les disettes à répétition depuis 1302 attisent une nouvelle vague d'antisémitisme avec, parfois, des passages à l'acte : lynchages ou même massacres comme à Rouffach en 1308.
De 1312 à 1318 : une série d'années douces avec des vagues d'humidité
En 1312, c'est surtout la Lorraine qui est touchée par les inondations : la Meuse déborde et cause de nombreux dégâts aux récoltes. La situation de déficit alimentaire ne s'améliore guère faute de récoltes suffisantes et l'état de famine devient alarmant de 1313 à 1318 d'autant plus qu'elle favorise l'expansion de nombreuses maladies, notamment celle de la peste, jusqu'ici relativement contenue, qui se généralise jusqu'en 1318. A Strasbourg on estime à 2500 le nombre de décès survenus en 1313 et dus à la peste (une chronique avance le chiffre de 15000 morts, mais cela semble vraiment exagéré vu le nombre d'habitants de la ville à cette époque). Colmar compte aussi beaucoup de morts qui ont succombé à ce fléau.
De plus, la météo n'est guère favorable au retour d'un équilibre avec un été frais et pluvieux qui cause bien du tort aux récoltes et aux vendanges; durant 4 mois il tombe des pluies parfois torrentielles qui finissent par inonder la plaine d'Alsace : les récoltes pourrissent dans les champs.
1314 n'est pas une année plus clémente puisque le printemps est frais et pluvieux, suivi d'un été très chaud et sec qui génère 13 semaines de sècheresse. Puis se produit un changement de temps à l'automne qui copie le printemps car il est tout aussi pluvieux avec quelques tempêtes pour agrémenter le tout. Décembre 1314 est un mois particulièrement mouillé et les Lorrains subissent en prime un tremblement de terre.
1315 est encore pire : c'est une année désastreuse ! D'abord à cause d'un nouveau tremblement de terre en Lorraine, ensuite à cause d'un temps extrêmement pluvieux : d'avril à juillet le temps reste froid ou frais en plaine avec même des gelées locales le matin au mois de juillet, c'est dire ! Les semailles sont ratées, les rendements de l'année restent très bas, ne parlons même plus des vendanges avec un raisin qui n'arrive pas à mâturité; il pleut tant qu'on n'arrive pas à faire sècher le foin. De plus, les rivières gonflés par les intempéries débordent souvent et les inondations détruisent le peu qu'il reste à récolter. La famine s'aggrave donc et, en décembre 1315, on connaît le début d'un nouvel hiver très froid.
Effectivement l'hiver 1316 est froid et dure jusqu'à Pâques; un temps frais et très pluvieux prend le relai, y compris durant l'été; les pluies provoquent de nouvelles inondations, les récoltes sont mauvaises, il y a peu de grains car les moissons sont compromises par le mauvais temps. La famine est à son point culminant et la Lorraine est davantage frappée par ce fléau; on meurt de faim ou des épidémies, beaucoup de bétail est perdu. D'autres épidémies se rajoutent à la peste bubonique qui atteint son point le plus terrible cette année-là : le choléra et la variole entrent dans cette ronde diabolique et des milliers de personnes en meurent rien que derrière les remparts de Strasbourg.
Guère de changement en 1317 où l'été joue sur le même registre car il reste toujours aussi frais et pluvieux avec les mêmes conséquences; l'état sanitaire de la population de ne s'améliore que peu.
Si l'été 1318 est un bel été chaud, il est malheureusement trop sec pour permettre de bonnes récoltes et la famine persiste, de même les ravages des épidémies qui ne faiblissent pas; la peste frappe encore plus durement la région du Kochersberg au nord-ouest de Strasbourg.
de 1319 à 1336 : une série d'hivers froids et d'années plutôt sèches
Les hivers sont plus ou moins rigoureux dans cette période et ils sont en général assez enneigés; ils durent, la plupart du temps, jusqu'en mars, parfois jusqu'en avril. Ainsi l'hiver 1321, froid et long, se maintient jusqu'au 15 mars avec d'importantes quantités de neige qui tient au sol par endroit jusqu'au 15 avril.
L'hiver 1323 est également très froid, surtout en février et en mars, avec beaucoup de neige et le gel total des cours d'eau. Les hivers 1324 et 1325 sont du même acabit, très froids et longs, surtout 1325 où les rivières sont prises dans les glaces. L'été 1325 est splendide et favorise les viticulteurs qui font des vendanges très abondantes et de qualité, ce qui crée une nouvelle surproduction du vin en Alsace; pour libérer les tonneaux encore remplis du mauvais vin ( presque invendable) des années précédentes, on utilise le vin pour différentes besogne pour ne pas devoir simplement le jeter : par exemple, à Thann, sur le chantier de la collégiale St Thiébaut, le vin sert à faire le mortier...... l'histoire ne nous indique pas l'état des maçons et tailleurs de pierre le soir après une journée de travail.
Jean-Sébastien Beck
5] La Station du mois