jeudi, le 11 SEPTEMBRE 2008Lettre d'informations n°14 - CLI.M.A. 57-67-68
Nouveautés et informations sur l'association CLI.M.A. 57-67-68,
météo, climato et photo en Alsace-Moselle.
1] La vie de notre site : www.clima.fr
Le dimanche 7 septembre, nous avons franchi la barre des 20 000 relevés sur toute l'Alsace-Moselle ! Merci à tous les participants pour leur assiduité.
Nous avons aussi de nouvelles stations qui publie leurs relevés, bienvenu aux Stations de :
Labaroche
Brumatch
Wissembourg
Des nouveautés sur le site :
La navigation des rubriques "Météo en live" et "Observations" a été modifiée, offrant un accès aux données archivées sous forme de cartes.
La rubrique « observation » aussi une petite nouveauté avec les 3 départements sur la même page.
Une petit rappel, touts les jours à 2h00 du matin, Des créations de cartes des relevés du jour précédent sont crée .pour les consultées: allez dans la rubrique synthèse quotidienne et cliquer sur voir les relevés de ce jour.
René de Barembach a rejoint l’équipe qui réalise les synthèses quotidiennes. S’il y a d’autres volontaires surtout n’hésitez pas à prendre contact avec Jean ou Fabien.
2] Les sorties et rencontres de l'association
Il a 2 activités prévues pour programme.
La 1er :
CLIMA organise sa 2e formation photo à Saverne le 13 septembre à 14h00 à l'adresse habituelle : 14 rue du tribunal. Cette formation s'adresse aux membres et aux correspondants avant la mise en place d'un jury qui "élira" le ou les plus belles photos de CLIMA chaque mois !
La 2eme :
Les daims, cigognes hérons, vous propose de visiter leur demeure, rendez vous à 14h30. Randonnée pédestre d'environ 2 heures. (on va s'arrêter souvent). Suivent d'un dîner dans un restaurant aux alentours de Sélestat ou à Sélestat même.
Sortie réservée aux membres.
Plus infos dans la rubrique calendrier ou sur le forum.
3] Synthèse du bilan de l'été 2008
4] Climatologie
Le temps de 1215 à 1300
C’est une période de refroidissement général en dents de scie qui va durer jusque vers 1350 et qui est caractérisée par une nouvelle poussée glaciaire dans le massif alpin qui comprend des oscillations tantôt plus froides, tantôt plus humides.
De 1215 à 1225, de nouvelles épreuves pour les Alsaciens et les Lorrains
Si les hivers au début de cette période ne semblent pas avoir été spécialement rigoureux, il n’en est pas de même pour 1219 où l’hiver est noté comme rude avec les rivières prises plusieurs de fois de suite par les glaces ; de plus cette année est assez pluvieuse dans l’ensemble et les inondations sont localement assez importantes en Moselle comme en Alsace.
Si 1223 est marquée par une nouvelle épidémie de peste qui atteint de plein fouet la population de Strasbourg et cause même la mort de son évêque Henri de Veringen le 9 mars, c’est l’année 1224 qui est une année terrible car la famine qui éclate va faire des ravages pendant au moins 2 ans ; ce phénomène qui ne concerne pas seulement notre région est général dans toute l’Europe. Il faut attendre le 9 octobre 1224 pour voir l’arrivée d’un nouvel hiver très long et très froid qui ne prendra fin que le 25 avril 1225 après une durée de plus de 6 mois ; l’hiver est suivi par de violentes tempêtes de vent, le temps semble se dérégler complètement et la famine est catastrophique.
Des étés chauds de 1225 à 1250
Le temps revient à peu près dans les normes jusqu’en 1228, année qui connaît un été spécialement chaud après un printemps exceptionnellement doux et clément qui favorise les cultures et le vignoble ; effectivement, les vendanges sont précoces car elles se déroulent déjà à la fin du mois de juillet. En 1231 l’été est de nouveau remarquable avec des mois de juillet et août brûlants.
En 1234 on note également l’expansion de deux terribles maladies peut-être favorisées par les étés chauds et par la prolifération des nuisibles, rongeurs et insectes : il s’agit de la peste qui revient en Alsace en touchant surtout le sud de la région dans le Sundgau ; ainsi le village de Soppe, pour citer un exemple, est décimé par ce fléau. La deuxième maladie est la lèpre qui commence à progresser beaucoup en Alsace, ce qui inquiète les autorités.
Enfin l’année 1235 est davantage connue pour ses inondations alors qu’en 1236 l’Alsace et la Moselle vivent un hiver plutôt doux avec très peu de neige mais l’hiver est entrecoupé de courtes périodes de froid intense. Devant l’afflux à Strasbourg de mendiants, de malades et d’éclopés, la municipalité décide de refuser l’accès aux lépreux pour des raisons d’hygiène ; ces malheureux seront accueillis dans des léproseries (comme ce fut le cas dans toute la région rhénane), la plus proche de la ville étant celle dite de « l’église rouge » au sud de Schiltigheim.
Enfin 1240 est marqué par de grandes tempêtes et des inondations importantes, de même en 1242. Puis les années suivantes semblent beaucoup plus calmes et plus proches des normes.
De 1250 à 1270, coups de chaud et inondations
Après des années calmes, c’est 1261 qui est marquée par de très bonnes vendanges dont la ville de Strasbourg, où résident les plus gros négociants en vin, ne peut guère profiter car elle est en guerre contre son évêque, Walter de Geroldseck, qui fait le blocus de la ville pour la faire céder à ses exigences. En décembre 1261 l’hiver est déjà très froid et Strasbourg est obligée de vivre sur ses réserves. C’est finalement le 8 mars 1262 que les troupes strasbourgeoises battent la fine fleur de la chevalerie alsacienne au service de l’évêque. La ville émancipée, affranchie de la tutelle du prélat, va rapidement refaire des réserves et va peu à peu mettre en place un système de gouvernance qu’on appellera pas la suite la République de Strasbourg.
1263 est une année de sècheresse avec des récoltes de peu de rendement mais qu’importe, la paix est revenue en Alsace.
En 1266 l’Alsace – Moselle connaît beaucoup de pluies toute l’année après un hiver déjà qualifié de très humide : les rendements des récoltes sont de nouveau médiocres.
En 1267, c’est de nouveau le mauvais temps généralisé et les crues du Rhin sont fréquentes : ainsi le petit couvent de Michelfelden (Haut-Rhin) est emporté par les flots ; de plus, à cause du temps pourri, le blé et le pain deviennent des denrées rares et chères.
L’hiver 1268 se montre très froid et l’été qui suit est une saison de sécheresse : le résultat ne se fait pas attendre avec peu de vin même s’il est de grande qualité ; par contre il y eut des fruits abondants, beaucoup de noix (un des rares fruits donnant de l’huile). A Colmar l’été a été particulièrement torride et très sec car il n’est pas tombé la moindre goutte de pluie à partir du 14 mai pour une durée de 12 semaines. Les bonnes vendanges de 1269 produisent également des vins de qualité, en quantités appréciables !
De 1270 à 1282, des hauts et des bas
De 1270 à 1312, les années sont en général plus sèches
Alors que les campagnols pullulent dans les campagnes en 1270, l’été et l’automne se montrent pluvieux et le raisin finit par pourrir sur les ceps ; les vendanges sont mauvaises. Une importante épidémie de rage pousse de nouveau les loups rendus fous furieux à s’attaquer aux hommes.
L’hiver 1272 est long et enneigé, des ours affamés rôdent près des villages en quête de nourriture, notamment à Turckheim et à Ammerschwihr ; de même les loups faméliques, pour certains atteints de la rage ( maladie en constante progression) n’hésitent pas à agresser les hommes : ainsi 40 enfants ont été mordus dans la région de Wattwiller pour mourir dans d’atroces souffrances.
En 1273, après les vendanges qui furent vraiment pauvres en Alsace, l’automne prit une tournure très hivernale annonçant un hiver 1274 rigoureux. Mais 1274 fut aussi marqué par un bel été et les vendanges furent cette fois-ci très, très bonnes.
En 1275 ce sont les gelées printanières qui furent remarquables car elles grevèrent les futures récoltes : en effet il n’y eut que peu de fruits et les vendanges furent médiocres ; de plus en 1275 il y eut de fortes crues du Rhin qui emportèrent des parties de villages riverains et arrachèrent le pont de bateaux qui reliait la rive alsacienne à la hauteur de Strasbourg à la ville de Kehl sur la rive droite du fleuve.
L’hiver 1276 fut court mais très froid avec des quantités importantes de neige ; le reste de l’année est connu par un temps au beau fixe mais pas trop sec, ce qui favorisa les viticulteurs trop heureux de bénéficier d’excellentes vendanges.
Il y eut des inondations en 1277 avec une situation de crues généralisées en Moselle et en Alsace mais aussi des crues du Rhin ; la ville de Colmar est particulièrement touchée par la montée des eaux. Puis l’année se poursuit avec une sècheresse importante, les puits finissent par se tarir en maints endroits en Alsace, ce qui n’empêcha pas d’obtenir de bonnes moissons et des vendanges de qualité !
L’hiver 1278 est de nouveau très froid et les vendanges se terminent en queue de poisson car elles sont vraiment mauvaises ! De plus, cette année-ci, on se bat contre les campagnols qui pullulent, surtout en Alsace.
L’hiver et le printemps 1279 restent très froids, les gelées tardives provoquent des vendanges catastrophiques à la hauteur de seulement 10% des capacités de production de l’époque alors que les récoltes de fruits ne sont guère mieux loties.
Enfin, l’année 1280 connaît de bonnes récoltes grâce à un temps favorable mais la sècheresse du printemps et de l’été fait que les vendanges sont nettement sous les normes et le vin devient rare pour la 2e année consécutive.
L’hiver 1281 est tantôt froid et neigeux, tantôt très pluvieux avec des inondations importantes comme celles de la Lauch dont les eaux tumultueuses recouvrent de boues et de graviers les prés et les champs à cause du fort effet de ruissellement accentué par de récents et importants défrichements. Des pans de collines ou de montagnes s’effondrent en de grands glissements de terrains sous les pluies torrentielles notamment dans la région de Guebwiller.
De belles années de 1282 à 1293
L’été 1282 a été très chaud et les vendanges furent bonnes en Alsace ; 1283 est aussi une année favorable avec une abondante production de fruits, surtout en plaine d’Alsace. Ce temps prospère se poursuit en 1284 avec de bonnes vendanges puis la série continue : en 1286 les fruits sont de nouveau abondants et même si en 1288 l’année est qualifiée de « plutôt froide » dans l’ensemble, les récoltes ne s’en ressentent pas car elles sont citées comme ayant été très bonnes.
L’hiver 1289 est resté doux avec très peu de neige ; les arbres fruitiers sont en fleurs au mois de janvier, il n’y a pas eu de véritable coup de froid durant la mauvaise saison. Mais 1289 est aussi marqué par de légers tremblements de terre, le plus fort ayant lieu le 25 septembre : les colonnes de la cathédrales de Strasbourg se mirent à bouger mais aucune d’entre elles ne céda ; par contre l’église abbatiale d’Eschau fut très endommagée, voire en partie détruite.
En 1290 le mauvais temps est généralisé et dure presque toute l’année : les récoltes sont pauvres dans toute la région ; à Mulhouse on note des émeutes de la faim et des règlements de compte avec les juifs, les seuls à pratiquer l’usure interdite par l’Eglise ; finalement la municipalité, pour ramener le calme dans la ville, expulse la population juive. Heureusement le beau temps, qui est de retour en 1291, calme le jeu et les vendanges de cette année sont excellentes.
L’hiver 1292 se montre bien froid, le gel est si intense en février que les rivières et le Rhin sont pris par les glaces ; cette année-ci le foin finira par manquer et les récoltes seront pauvres. L’été 1293 est de nouveau très beau et sec avec d’excellentes vendanges.
Le temps se gâte de 1295 à 1300
En 1294 l’hiver est froid et le printemps très humide, ce qui provoque de très mauvaises récoltes engendrant une nouvelle disette ; en découle une forte hausse des prix des denrées ; le pain vient à manquer à Strasbourg où les pauvres, affamés, attaquent et dévalisent les boulangeries. Les paysans endettés et les pauvres gens s’en prennent de nouveau aux juifs, cette époque de flambée des prix et de la pénurie est également celle de la flambée de l’antisémitisme, surtout en Alsace.
En 1295 l’actualité met les phénomènes météo entre parenthèse car la région est de nouveau touchée par un tremblement de terre qui frappe surtout le Haut-Rhin. De plus, une terrible épidémie de variole touche la population déjà fragilisée et fait des ravages, notamment à Thann.
L’année 1296 est assez chaude, de violents orages éclatent, le Rhin gonflé par l’un d’entre eux arrache des pans entiers de rives et arrive à détacher définitivement la ville de Brisach (actuelle Alt Breisach en Allemagne) de la rive alsacienne. Ces orages ne remettent pas en cause les bonnes vendanges, tant en qualité qu’en quantité de vin produit cette année-là. Mais 1296 se termine par un temps très pluvieux surtout à partir du 20 décembre jusqu’au 1er janvier 1297 avec de grandes inondations. Mais l’année 1297 qui commence plutôt mal sera finalement une bonne année, notamment pour les viticulteurs qui réalisent de bonnes vendanges ; l’année est cependant un peu gâchée par le début d’une nouvelle épidémie de peste.
Pour finir en beauté le 13e siècle, l’année 1298 fut si belle et les vendanges si abondantes qu’il y eut surproduction avec une importante chute des cours du vin
Jean-Sébastien Beck