Printemps 1910 : Mars est un tout petit peu plus doux que d’ordinaire mais, contrairement aux mois précédents il devient très sec avec de faibles précipitations, ce qui permet à la nature de s’assécher graduellement ; le déficit pluviométrique est de 60%. Il faut aussi noter un petit coup de froid tardif les 30 et 31 mars avec des températures minimales descendant à -3°C, le record pour cet hiver doux en plaine ! Le printemps se poursuit dans de bonnes conditions. Le mois d’avril reste dans les températures de saison avec un léger déficit pluviométrique de 20%. Mais le 24 avril se déclenche un phénomène très rare dans les Vosges : une avalanche de neige de printemps, tombée abondamment quelques jours plus tôt, dévale les pentes du Hohneck et détruit la métairie du Frankenthal ; ce jour-là, en plaine, il fait +17°C. Le mois de mai est très contrasté; il a des moyennes tout à fait de saison alors que, du 9 au 12 mai, il fait très frais avec d’importantes chutes de neige en montagne. Globalement mai est assez sec avec un déficit de 30%. Le 26 mai se produit une secousse sismique dans le Jura alsacien et, peu après, une autre dans le Ried Sud de Basse Alsace, rien à voir avec la météo mais ça a bien marqué la population de l’époque. Eté 1910 : Le mois de juin est plutôt chaud, souvent orageux et de nouveau très pluvieux; il est de 1°C au-dessus des normes. C’est aussi le commencement d’une série de 3 mois très humides avec un cumul pluviométrique atteignant 50% du cumul annuel. Juin reçoit des précipitations excédentaires de seulement 30% en moyenne mais le plus souvent sous des orages parfois violents. Le 4 juin une digue du Rhin se rompt et inonde en partie la plaine ; les villages de Diebolsheim et de Sundhouse sont les plus sinistrés ; ce jour-là il fait entre +16 et +17°C en plaine. Aussitôt le 15e Régiment de Pionniers, basé à Strasbourg, vient à la rescousse : cette unité d’élite allemande (l’Alsace et la Moselle sont annexés au Reich depuis 1871) réussit à colmater la brèche dès le 21 juin, mettant fin à cette catastrophe. De juin à août le temps est vraiment catastrophique, avec des pluies fréquentes qui donnent le double des quantités habituelles ; l’été est « pourri » et très chaotique, même frais dans l’ensemble : on compte un déficit des températures moyennes de 1,5°C en juillet, de seulement 1°C en août. Début juillet ont également lieu les plus gros orages ; le 22 juillet les thermomètres atteignent péniblement les +30°C, seul pic de chaleur de l’année. Les pluies d’août sont tout aussi abondantes avec des cumuls presque 2 fois plus importants que d’ordinaire. Les cours d’eau grossissent et parfois sortent de leur lit. |